Adresse :
Parc Elisabeth Koekelberg
Coordonnées GPS :
50.8652 , 4.3262
Inventaire scientifique :

Carte d'identité

Catégorie :
Arbre remarquable
Nom en latin :
Platanus x hispanica
Nom en français :
Platane à feuille d’érable
Nom en néerlandais :
Gewone plataan
Nom en anglais :
London plane
Famille :
Platanaceae
Hauteur :
21 m
Hauteur visée :
Cette espèce peut atteindre jusqu’à 40 m
Diamètre de la couronne :
28 m
Circonférence du tronc :
580 cm
Circonférence espérée :
800 cm
Longévité espérée :
Peut vivre entre 300 et 500 ans
Origine / Indigène :
Croisement obtenu en Espagne ou dans le sud de la France vers 1650
Sol préféré :
légers, frais, fertiles
Climat préféré :
Tempéré chaud, mais tempéré frais aussi

Utilité et services de l'arbre

Embellit le paysage :
++ très large couronne, mais en massif, bel effet visuel du tronc
Enrichit la biodiversité :
+ surtout pour les oiseaux nichant dans les branches et cavités
Fournit de l'oxygène :
+++ énorme surface foliaire
Purifie l'air :
+++ idem
Filtre l'eau :
+++ idem
Évite les inondations :
+ sol peu humide, fortement drainé sur place
Stocke le carbone :
++ croissance régulière, grande masse de bois
Adoucit le climat :
+++ atmosphère ombragée
Limite l'érosion du sol :
ø
Fait du bien, guérit :
+ bois
Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=652079

Traits et caractères de l'individu

Un peu en retrait des grandes allées voutées que forment les platanes du Parc Elisabeth, cet individu est le plus gros de son espèce de la Région. Il fait bande à part, pour fournir son ombre aux habitués du parc: jeunes sportifs, line-dancers pensionnés, ou encore festivaliers du Plazei. Pour qu’il puisse continuer encore longtemps, il est important de laisser de l’espace à ses racines, qui s’étendent loin du tronc. C’est pourquoi un périmètre de protection a été tracé le long des chemins. Le recyclage de la matière organique nourrit l’arbre dans cet espace.

Le roi du parc

A Koekelberg, le parc Elisabeth cache le plus gros et le plus vieux platane remarquable de Bruxelles, vétéran de la Région. Pas facile de le trouver tant le parc est peuplé de platanes. Entrez dans le parc en regardant vers la basilique et laissez-vous guider jusqu’à lui.

Bien camouflé

L’individu que vous cherchez est un platane hybride. D’habitude, on reconnaît le platane au premier coup d’œil grâce à son écorce qui se détache en petites plaques aux bords courbes. Elle donne au tronc un curieux motif de camouflage, souvent tricolore, beige, vert et brun-ocre.

Vous pouvez observer ce type d’écorce le long des magnifiques allées qui bordent la pelouse centrale du parc : histoire de vous familiariser avec l’espèce de l’individu recherché. C’est sous l’une de ces voutes que vous trouverez des indices utiles pour la suite. Il vous faut des feuilles ou des fruits.

En effet, l’écorce de notre individu est devenue discrète avec l’âge. Elle ne vous aidera pas beaucoup dans vos recherches. Son ton est plus uniforme : il tend vers le brun clair. Ses plaquettes sont moins visibles car elles se détachent très rapidement. Et de la mousse recouvre de larges pans de son tronc.

Portez votre attention sur les feuilles palmées : en forme de main. Chez les platanes hybrides elles sont munies de cinq nervures principales. Les extrémités au bout de chaque nervure sont plutôt carrées. (Attention à ne pas confondre avec celles d’un platane d’Orient, dont les nervures sont très échancrées, très allongées et pointues.)

Les fruits, eux, forment de petites sphères hérissées qui restent longtemps accrochées dans les branches. Si vous avez l’occasion d’en voir au sol, à la fin de l’été ou à l’automne, vous pouvez vous amuser à les défaire. Chaque boule rassemble un très grand nombre de graines, serrées au milieu et munies d’aigrettes soyeuses à l’extrémité. On dirait une pelote duveteuse.

Avec ces indices en tête ou en poche, quittez les allées. Les platanes hybrides sont des arbres typiques des grands alignements urbains. Mais le roi de ce parc, lui, pousse en marge des rangées d’arbres.

Dans les massifs

Pour trouver le champion de la Région, il faut prendre les chemins sinueux qui s’enfoncent dans le massif boisé. Vous cherchez un colosse qui pousse aux abords d’un ancien kiosque à musique et aux côtés d’un petit pavillon.

Son immense feuillage se fond dans la canopée. Mais son tronc énorme ne peut manquer d’attirer votre attention : presque six mètres de circonférence. Il dégage une force phénoménale. Il trône au milieu d’un enclos où règne une ambiance particulière. Difficile de passer à côté de lui sans le reconnaître. Au cas où vous auriez des doutes, les indices que vous avez en poche ou en tête vous confirmerons son identité. Ils se graveront dans votre mémoire. Il n’y a pas d’autre platane hybride de cette envergure dans le parc.

Son tronc invite à lever le nez. Il est monté d’une couronne d’une ampleur impressionnante. Un village entier pourrait nicher dans les ramures de cet arbre tant elles sont amples. Les branches s’éloignent vraiment très loin du tronc. Vous êtes face à un prodige de solidité, qui permet à cet arbre d’aller placer ses feuilles à la lumière. Cet individu déploie une architecture étonnante pour aller capter la lumière de tous côtés, en hauteur. Au printemps et en été, à chaque fois que vous tournez le regard vers un creux un peu plus lumineux de la canopée, vous verrez qu’il est parvenu à placer une branche. Ce vétéran, cerné par des arbres plus jeunes et plus vigoureux que lui, se bat pour accéder aux rayons du soleil.

Un géant au pied fragile

Ce champion hors catégorie a l’air invincible. Et pourtant, son pied est fragile. Car cet arbre, comme la plupart des grands arbres remarquables de nos pars, est victime de son succès. La douceur de son ombrage, la sensation de sérénité et de bien-être qu’il dégage, attire de nombreux visiteurs. Ces dernières années, le sol autour de lui s'est appauvri, tassé par les pique-niques, jeux, siestes, festivals, etc. Les racines commençaient à manquent d’air, d’eau et de nutriments.

Ainsi le colosse a-t-il été fragilisé par l’intense fréquentation du parc. Or, du haut de son grand âge, il doit continuer à faire face à la concurrence des arbres voisins pour accéder à la lumière. Les gestionnaires du parc ont donc créé un périmètre de protection sous sa couronne où le sol redevient meuble et riche, un peu comme dans un sol forestier. De quoi lui redonner des forces pour tenir encore au moins une ou deux bonnes centaines d’années.

(Textes et photos par Priscille Cazin https://www.sylvolutions.eu)

Série Photo: © Priscille Cazin - Sylvolutions / 32shoot asbl
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© Photo : Bruno Campanella – Patrimoine naturel, Région Bruxelles Capitale